Nous retrouvons souvent cette phrase sur les forums de discussion. C’est un problème très commun, qui en fait n’est pas un réel problème. Car très peu de serpents qui ne mangent pas cesseront de s’alimenter au point de se laisser mourir. De plus, il y a souvent une explication très simple sur les raisons de son refus de se nourrir.
La maladie peut toujours être une raison qui amène un serpent à ne pas manger, mais je ne suis pas vétérinaire, ni expert sur les serpents, donc mon texte portera sur divers aspects, mais toujours excluant les possibilités d’une maladie.
*** Si vous croyez que votre serpent est malade, n’hésitez pas avant de l’apporter chez un vétérinaire spécialisé en soins aux reptiles. ***
Avant de paniquer, révisez les besoins physiques de votre serpent, on parle ici de température, humidité, rayons UVB, espace, environnement (cachettes, branches), etc.
Consultez les livres ou les sites Internet afin de trouver des fiches de soins indiquant les besoins spécifiques des espèces que vous possédez. Vous pouvez consulter des moteurs de recherches comme celui-ci pour vous aidez dans vos recherches :
Maintenant que les aspects physiques de l’environnement de votre serpent ont été vérifiés, il se peut qu’il y ait d’autres raisons valables qui font que votre serpent ne mange pas.
Période de mue : bien que certains serpents mangent en tout temps, certains individus refusent de manger lorsqu’ils sont en période de mue.
Reproduction ou grossesse : certains individus refuseront de manger s’ils sont en période de reproduction ou si une femelle vit une grossesse. Si tel est le cas, n’arrêtez pas de chercher ici, consultez des fiches techniques ou des professionnels pour vous assurer que ce comportement est normal pour l’espèce que vous possédez.
Saison : il y a certaines espèces qui sont reconnues pour leur refus de se nourrir durant l’hiver, ceci est causé par la diminution du nombre d’heures d’ensoleillement et/ou par la baisse des températures (même à l’intérieur de votre domicile).
Stress : notre serpent peut être perturbé par bien plus de facteurs que nous pouvons imaginer; endroit trop passant, manipulations trop fréquentes, modifications de son environnement, ajouts d’un autre serpent dans son espace, odeur d’un serpent prédateur (ex. kingsnake VS cornsnake) etc..
" Il peut aussi y avoir tout pleins d’autres détails comme ceux-ci, qui expliquent la situation. Apprenez à connaître votre serpent, ses humeurs pourront certainement vous guider vers les vraies raisons de son manque d’appétit. "
Nous avons déjà passé au travers une multitude de facteurs pouvant expliquer pourquoi notre serpent ne mange pas. Dans plusieurs cas, certaines petites modifications auront été apportées et votre serpent se sera remis à manger dès le prochain repas.
Dans le cas contraire, vous avez peut-être entre les mains un serpent qui a perdu l’envie de se nourrir ou qui est simplement un peu capricieux.
Voici quelques petits trucs qui peuvent être essayé afin de lui redonner envie de s’alimenter.
Il est à noter qu’il ne faut pas essayer tout ces trucs le même soir.
Ne pressez pas votre serpent à manger, vous pouvez faire des tentatives à chaque 4 ou 5 jours ou tout simplement à chaque semaine, à la journée habituelle que vous nourrissez vos autres serpents.
N’ayez crainte, un serpent qui n’a pas mangé depuis 3 semaines ne décèdera pas. S’il décède après 3 semaines sans repas, il n’est pas mort de faim. C’est autre chose qui a causé la mort. Dans un tel cas, le refus de manger n’était qu’une conséquence d’une maladie.
Diverses espèces de serpents se nourrissent de diverses méthodes, il faut comprendre que chaque espèce chasse différemment en utilisant des méthodes différentes. Certaines espèces se nourrissent au sol, d’autres dans les arbres, certains serpents sont hyper sensibles aux odeurs, d’autres à la chaleur. Il faut donc présenter les proies en conséquence. Certaines personnes ayant beaucoup d’expérience avec les cornsnakes (Elaphe guttata guttata), peuvent éprouver de la difficulté à nourrir leur nouveau boa arboricole (Corallus hortulanus), simplement parce que ces serpents n’utilisent pas les même outils pour chasser et ne recherchent pas leur proie aux même endroits.
Les trucs qui sont expliqués ci-bas, ont été trouvés sur divers forums de discussion et de fiches techniques. Nous les avons personnellement tous essayé avec un de nos serpents.
Home sweet home : si vous êtes habitué de nourrir vos serpents hors de leur cage ou vivarium, il se peut que votre serpent soit un peu plus tendu qu’à l’habitude et refuse un repas à l’extérieur. Avant de jeter votre souris au poubelles, essayez de le nourrir dans sa " maison " pour cette fois-ci. Il se peut qu’il s’y sente mieux et qu’il accepte de manger. Si cela fonctionne, ne lui donner pas de mauvaises habitudes et retournez à l’ancienne méthode dès la semaine suivante. Portez une attention particulière si vous utilisez du substrat poussiéreux ou granuleux car il ne faut pas que le serpent ingurgite autre chose que sa proie.
La provocation : lors de l’achat d’une jeune femelle milksnake (Lampropeltis triangulum sinaloe), nous avions de la difficulté à faire prendre sa proie. Donc pour la nourrir, nous déposions le serpent dans un contenant assez petit qui l’empêchait de s’échapper et nous la suivions avec une petite proie décongelée (pinky) dans nos mains. Quand elle regardait la proie sans l’attaquer, nous lui donnions de petits coups sur le nez avec la proie et quand elle en eu assez de se faire pourchasser ainsi par la proie, elle l’attaqua férocement. Nous avons dû répéter cette technique durant 4 repas, et à chaque repas, l’attaque prenait de moins en moins de temps, jusqu’au jour où tout ce que nous avions à faire était de déposer la proie près de l’entrée de sa cachette favorite.
La PAIX SVP ! : certains individus sont timide et n’aiment pas qu’on les regarde manger, dans ce cas assurez-vous de les nourrir le soir avant le couché, ils pourront manger leur proie en toute tranquillité. Si vous ne pouvez effectuer ce truc dans le vivarium directement, déposez votre serpent dans un bac que vous placerez dans un garde-robe ou une salle de bain. Vous pouvez aussi déposer la proie près de leur cachette s’il fait jour, de cette manière ils pourront manger sans avoir peur de se faire regarder. Dans la nature les serpents sont très vulnérables quand ils mangent car ils ne peuvent se sauver aussi rapidement à la vue d’un prédateur, c’est une des raisons qui fait que certaines espèces en captivité veulent manger en toute quiétude. Dès le lendemain matin allez voir si votre serpent a mangé. Si la proie est encore là, retirez là et remettez votre serpent dans son habitat. Ne pas utiliser cette méthode avec une proie vivante à moins de surveiller de très près.
Buffet chaud : il y a des serpents qui mangent sans caprice. Nous leur déposons une proie décongelée et tiède devant le nez et ils vont l’attaquer avec autant de vigueur que s’ils étaient face à une " Super Souris "… Ce n’est pas le cas de toutes les espèces ou de tous les individus. L’instinct du serpent est d’attaquer une proie vivante, nous réussissons déjà à les habituer à se nourrir de proies décongelées au grand bonheur des amateurs de reptiles. Par contre dans certains cas il faut aider la situation en créant une illusion de vie de la proie. Nous avons vu que, dans certains cas il ne suffit que de la faire bouger devant le nez du serpent, mais d’autres serpents sensibles à la température vont exiger des proies plus chaudes pour stimuler leur instinct d’attaque. Dans ce cas, il suffit de tremper notre proie bien décongelée dans un verre d’eau chaude pendant quelques secondes et de la présenter immédiatement à notre serpent. Cette technique a fonctionnée à merveille avec nos boas arboricole (Corallus hortulanus) et nos boas arc-en-ciel du Brésil (Epicrates cenchira cenchira). Si le serpent n’attaque pas dans les 15 premières secondes, la proie est probablement redevenue tiède. Il se peut alors que vous ayez à retremper celle-ci dans le verre d’eau chaude plusieurs fois.
Une mise-en-plis ? : certains serpents, un peu plus capricieux demanderont une proie chaude comme dans le paragraphe du haut, mais de plus, qu’elle soit SÈCHE. Rien de plus simple, quelques secondes sous le séchoir à cheveux et le tour est joué. Essayez de ne pas créer cette dépendance, mais si tel est le cas continuez avec cette méthode ce n’est pas nuisible. Nous avons dû utiliser cette façon quelquefois mais sans plus. La méthode avec l’eau chaude est habituellement suffisante.
Serpent du type ‘sauce’ : **** ATTENTION CŒURS SENSIBLES **** Comme vous remarquez, pour stimuler l’instinct d’attaque de nos serpents nous tentons de recréer les conditions réelles qui se produiraient dans la nature avec une proie vivante. Mais certains serpents en demandent encore plus. Un truc qui est fréquemment utilisé avec les bébés serpents qui n’aiment pas manger des proies mortes, est de faire un petit trou dans la tête de la proie avec un petit pic de la taille d’une mine de crayon, de manière à ce qu’il y un petit peu de liquide cervical qui s’échappe de la proie. L’odeur aura pour effet de stimuler le serpent à attaquer.
Quelle teinte voulez-vous ? : dans certains cas il y a des détails qui peuvent nous échapper. Nous réussissons à faire manger un serpent 2 semaines de suite et la troisième semaine il refuse son repas sans raison. Pourtant nous avons utilisé la même méthode que les 2 semaines précédentes... Certains serpents sont reconnus comme étant un peu plus capricieux que d’autres, par exemple le python royal (Python regius). Un jeune spécimen que nous avions acheté d’un particulier, nous a donné beaucoup de difficulté, puisqu’il avait été nourrit avec du vivant depuis sa naissance. Dès que nous avons débuté sa transition pour passer de proies vivantes à morte, on s’assurait de lui donner des proies de couleur foncées. Cela ne réglait pas le problème à tout coup, mais nos chances de réussite étaient plus élevées, il préférait les proie de couleur foncées, un autre individu aurait peut-être préféré des proies de couleur pâles..
***Dès que vous avez de la difficulté à alimenter votre serpent, essayez de remarquer chaque petits détails lorsque vous réussissez à le nourrir. ***
L’affaire est dans le sac : autre truc qui fonctionne très bien, est de déposer votre serpent dans une taie d’oreiller avec sa proie (JAMAIS de proies vivantes). Vous n’avez qu’à mettre une proie dans le fond de la taie, déposez-y votre serpent et attachez le tout. Ensuite mettre la taie dans un bac juste au cas où le serpent réussirait à s’échapper du sac (on n’est jamais trop prudent!). Laissez-le ainsi durant la nuit, dans le noir et sans le déranger. Cette méthode est très efficace avec les serpents timides ou nerveux. Vous pouvez aussi combiner cette technique avec d’autres, par exemple lui donner une souris de sa couleur préférée avec une ouverture dans le crâne.
***Plus vous réussirez à stimuler votre serpent, plus vos chances de réussites seront élevées.***
Faut que ça bouge : un avant dernier recours, vous pouvez essayer de nourrir votre serpent avec une proie vivante. Par contre selon la taille de la proie, cette technique n’est pas sans risque. Si vous avez des difficultés à nourrir un bébé serpent avec une pinky, vous pouvez la laisser avec votre serpent, la pinky ne l’attaquera pas. Par contre si vous devez nourrir un serpent plus grand qui nécessite une proie tel une souris sauteuse ou adulte, vous prenez le risque que la proie blesse votre serpent. Alors, soit vous assommez légèrement la proie, pour qu’elle soit inoffensive ou vous la laisser vivante avec votre serpent. NE JAMAIS LAISSER UN SERPENT AVEC UNE PROIE VIVANTE SANS SURVEILLANCE. Même sous bonne surveillance il y a des risques, un rat ou une souris stressé peut mordre rapidement et sans avertissement.
Dernier recours : le "force feeding" qui consiste à forcer une proie dans la gorge de votre serpent. Je ne parlerai pas de cette méthode car je ne l’ai jamais tenté et elle doit être faite par quelqu’un qui a beaucoup d’expérience. Cette méthode est très stressante pour le serpent et si elle n’est pas effectuée correctement elle peut causer des blessures. Avant de vous rendre là, essayer les divers trucs, soyez patient et vérifiez TOUTES les autres possibilités. Vous devriez avoir visité un vétérinaire qualifié avant de songer à cette méthode.
Vous remarquerez que dans le texte j’utilise fréquemment les termes " espèce " et " individu ", il ne faut pas confondre les 2 termes. Souvent certaines personne aime répéter que telle ou telle espèce est capricieuse ou telle espèce préfère ceci et cela. Il est vrai que certaines espèces sont plus propices aux caprices, mais je n’aime pas travailler avec ce genre de généralité. Chaque serpent que nous possédons est un individu faisant partie d’une espèce. Nous avons la chance d’avoir plusieurs individus de chaque espèce ce qui nous a fait apprendre rapidement que chaque serpent est unique, tout comme nous. Il peut avoir des goûts différents de ses congénères. La preuve, notre meilleur mangeur est un python royal, tout comme notre pire mangeur, donc nous pouvons retrouver les 2 extrêmes dans une même espèce.
J’ai été inspiré à écrire ce texte, à force de voir souvent la même question revenir dans les forums de discussion. Que ce soit un forum en français, en anglais, du Québec ou des États-Unis, cette question revient sans arrêt et ce, pour toutes les espèces. Donc vous n’êtes pas seuls.
Je remarque que le problème est souvent en rapport avec la patience du propriétaire, il ne faut pas se stresser si notre serpent refuse de manger. Laissez-le sauter un repas et attendez à la semaine suivante, souvent tout rentre dans l’ordre assez rapidement.
Sur ce, je vous souhaite bonne chance et longue vie à vos reptiles!
source: le reptilarium